Le défi vélo mag est pour moi l'épreuve majeure de ma saison cycliste. Cette année n'y échappe pas. Je me suis inscrite au mois d'avril, 5 mois avant l'évènement. J'avais quelques appréhensions cette année. Quand on sait que ça va faire mal, il faut se motiver pour bien gérer le «mental» et penser à autre chose lorsque vraiment, ça commence à faire mal.
Cette année je suis vraiment très satisfaite. De un, j'ai fait mon meilleur temps à vie et de 2, ça n'a pas fait si mal que ça ;-). J'ai géré comme une pro mon épreuve et aujourd'hui, je me donne quelques tapes dans le dos. Je vous raconte.
Nous partions de Mtl le matin même. Départ de la maison à 6h15. Arrivée au parc à 8h15 et attente dans le stationnement pour l'accès au parc. Le stationnement est difficile, les bénévoles nous guident loin dans le parc, près des accès au camping. Nous sommes si loin qu'une fois la voiture stationnée, nous décidons de descendre tout de suite les vélos et d'aller chercher les dossards en vélo plutôt qu'à pied. Pas d'attente pour la remise des dossards, nous repartons vers la voiture pour la préparation finale.
Gonflage de pneus, bouchées de gruau, gorgées d'eau et nous partons vers la ligne de départ. Il y a déjà plusieurs personnes sur la ligne de départ. Je prends le départ avec le 2e groupe soit le 25-30 km/h. Mon chum me salue et part devant avec le premier groupe. Il fait un temps magnifique, environ 15 degrés le matin et il annonce près de 23 en après-midi, il fera chaud. Je me dis que ma camisole de corps craft est peut-être de trop mais finalement mon habillement a été parfait.
Le départ se prend à 10h05 pour mon groupe. Je mets mon odomètre à 0. Cette année je visais un temps de 3:59:59. Je ne commence pas trop rapidement les premières côtes pour bien m'échauffer et tout à coup je me joins à un groupe qui roule bien, à ma vitesse. Nous remontons plusieurs filles et à chaque fois dans ma tête je me dis, ouais, mon classement chez les femmes remonte! Je roule avec ce groupe qui va bien jusqu'à ce que j'effectue un mauvais changement de vitesse et que me chaîne débarque à l'intérieur de mon pédalier. Je lève le bras dans les airs en criant : attention problème - pour avertir les cyclistes qui me suivent. Ils me laissent passer et je me range sur l'accotement. C'était impossible pour moi de remettre ma chaîne sur le pédalier en roulant, elle était vraiment coincée et je ne voulais pas la briser, ce n'était pas le moment. J'étais au 15e km. Je prends environ 1:30 minute à remettre ma chaîne et recommencer à rouler. Le moral en a pris pour son rhume. J'avais perdu ma gang et plusieurs filles que j'avais dépassée était revenue en avant de moi pendant ce temps. Ça m'a pris quelques minutes avant de retrouver un bon rythme. Dans les côtes, il m'arrivait de suivre un cycliste et de rouler derrière en me disant : il ne faut pas que je lâche sa roue jusqu'à ce que je sois en haut de la côte.
J'ai vu passé un cycliste tout habillé en «Néron sport », gang avec laquelle je roule assez souvent. Je ne le connaissais pas mais je lui ai demandé s'il roulait avec la gang de Boucherville et je lui ai demandé si je pouvais prendre sa roue pendant un moment. Il a dit «bien sur!». J'ai roulé avec lui plusieurs km. Il roulait bien droit à vitesse constante même dans les côtes. J'ai repris un bon rythme et mon moral était au top. Nous commencions à voir les cyclistes du premier groupe qui arrivaient en sens inverse et je regardais pour voir mon chum. J'étais bien contente de l'apercevoir et j'ai crié son nom bien fort avec un «yahouuuu» en bonus. Ça donne de l'énergie voir les autres passer. Nous avions 20 minutes de différence l'un sur l'autre. Je continuais à suivre ma bonne roue.
Mon temps au split du 53 km : 1:52:30
Avec ce temps au split, je suis très contente. Je me dis dans ma tête que si ça continue comme ça, je ferai le parc sous les 4h. Pour la première fois depuis que je participe, je sens vraiment que c'est possible. Au 2e ravito, je prends comme au premier, un verre d'eau et un morceau de banane. Je bois et mets la banane dans mon maillot. Je me sens bien. Je suis encore la bonne roue jusqu'à ce que je le perde. Je me dis, ce n'est pas grave, je vais continuer à bien rouler. Je me rends compte que les montées très difficiles pour moi l'an dernier sont plus faciles cette année. Dès que je me mets à ralentir, je me parle en me disant que je dois au moins monter à 12km/h...
À un moment donné une pancarte annonce le ravito dans 1 km. Je me dis ouais, c'est le dernier ravito mais pour s'y rendre, il y a vraiment 1 km non-stop de montée. Sur la route, je vois plusieurs cyclistes arrêtés car ils ont des crampes. À 3h30, il me reste 10 km à faire. À 8 km, je croise mon chum! Très surprise, je lui demande s'il est ok. Il me dit qu'il a dû arrêter à cause des crampes. Oups. Il peut me suivre. Nous augmentons la vitesse. Il me dit à plusieurs reprises, si jamais j'ai une autre crampe, je te laisse poursuivre sans moi, tu dois battre ton temps! Nous rions. Les derniers 5 km sont supers, des petits vallons, une bonne vitesse dans les descentes. Je suis fatiguée mais pas épuisée. Nous franchissons la ligne d'arrivée ensemble et lorsque je mets le pied à terre j'éclate de rire, j'ai fait un mini-sprint sur la ligne d'arrivée pour le dépasser. Je suis vraiment contente de partager cet évènement avec lui et je le trouve très courageux d'avoir poursuivi malgré ces crampes.
Mon temps au finish, temps de puce : 3:54:06 ! Oh yeah baby!!!! Je finis 20/70 dans ma catégorie.
Ma moyenne est de 26,9 km/h et ma vitesse maximale : 62 km/h.
Mon split pour le retour : 2:05:37. Le retour est plus long car ça monte beaucoup.
Parmi tous les cyclistes, je termine 812e/ 1436 qui ont pris le départ.
Mon meilleur temps. Je suis très contente. J'étais bien préparée. J'avais fait beaucoup de côtes lors du défi de l'Estrie et de l'Échappée Belle. Ça a bien payé.
3 commentaires:
WOW! Je suis vraiement épaté à chaque fois que je lie un de tes récits de course, tu es si forte!
Félicitation à toi et à ton amoureux, pas facile les crampes.
Merci Ka! C'est toujours un superbe événement le défi vélomag!
Bravo Isabelle! C'est un excellent temps sur un parcours exigeant.
Je m'excuse d'avoir été si lent à te lire mais je lis les blogues de mes amies quand j'écris sur le mien et cela fait plus d'un mois que je n'avais pas écrit un billet.
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